Extrait de : « Quotient Résilience – Au coeur d’un leadership pleinement humain » par Alexia Michiels – 2021 Editions Favre

« Il n’y a que deux façons de vivre sa vie : l’une en faisant comme si rien n’était un miracle, l’autre en faisant comme si tout était un miracle. »

Albert Einstein

Comment ne pas s’émerveiller devant un coucher de soleil, le bleu de l’océan, une forêt luxuriante, un cerisier en fleurs au printemps, la majestuosité des montagnes, la naissance d’un petit veau, les tournesols qui se tournent vers la lumière, les couleurs d’un colibri, la lumière phosphorescente des lucioles, l’ingéniosité des fourmis ou la beauté d’un papillon ?

Parfois si immergés dans notre existence moderne, nous passons à côté de ces miracles de la nature. Préoccupés par notre agenda, les horaires de train, notre téléphone, notre ordinateur et nos objectifs de ventes, nous pourrions oublier à quel point la planète Terre est extraordinaire.

De nombreux astronautes ont témoigné que voir la Terre depuis l’espace pour la première fois a suscité en eux une prise de conscience instantanée ; cette perspective leur a permis de réaliser, à un niveau de conscience très profond, combien notre planète est petite, fragile et précieuse. Ils ont appelé cette expérience « the overview effect »35 (en français, « l’effet de surplomb » ou « effet surplombant ») – un choc cognitif, état de clarté mentale soudain, qui éclaire de façon évidente et impérative le besoin de protéger ce « petit point bleu »36.

Thomas Pesquet, astronaute français, livre ses pensées à ce sujet quelques jours avant le terme de la mission Proxima qui l’a emmené dans la Station spatiale internationale durant six mois en 2017 : « On a besoin de toute cette technologie pour arriver ici et comprendre la simplicité des choses : la Terre, le cosmos, la vie comme un ensemble. Difficile de comprendre les frontières, les guerres et la haine. »

Et si nous faisions une pause pour réfléchir à la relation que nous cultivons avec la nature en tant que « leader terrien » ?

Le leader résilient est conscient des enjeux du monde et fait des choix en tenant compte de toutes les parties prenantes – les collaborateurs, les clients, les actionnaires et… l’environnement. Quelle est votre opportunité pour devenir un acteur du changement ? Je vous propose dans ce chapitre un état de situation pour, en connaissance de cause, aborder les solutions qui se dessinent dans le secteur privé et donner quelques exemples d’entreprises qui mettent les enjeux environnementaux au coeur de leur stratégie.

Au fur et à mesure de mes recherches pour l’écriture de ce chapitre, j’ai senti grandir espoir et confiance. Comprendre mieux une situation, aussi inquiétante soit-elle, permet de l’appréhender avec lucidité. De là surgit la clarté qui soutient le courage de faire des choix parfois difficiles. Les multiples initiatives en cours pour le climat nourrissent mon optimisme réaliste (tel que décrit dans le chapitre 3), et j’espère le vôtre aussi.

Qu’est-ce que la nature ?

 

Se poser cette question n’est pas neutre. C’est une vision occidentale du monde qui établit une distinction entre les hommes et les oeuvres humaines d’une part, et la nature d’autre part. Dans certaines cultures, les peuples premiers par exemple, ce concept n’existe pas car plantes, animaux et humains sont inclus dans une sphère globale37. Perspective bien éloignée de certaines interprétations de la pensée classique judéo-chrétienne pour qui notre espèce, créée par Dieu, n’a pas sa place dans la nature mais au-dessus d’elle. La Lettre encyclique du pape François, Laudato Si’38, adressée en juin 2015, renoue avec le message biblique originel respectueux de la nature39. Consacré aux questions environnementales et sociales, et de façon générale à la sauvegarde de ce qu’il nomme « notre Maison Commune », ce texte s’appuie sur une vision systémique du monde et appelle le lecteur à repenser les interactions entre les êtres humains, la société et l’environnement. Le pape François, à travers cette encyclique, relève l’interdépendance entre toutes les espèces et la planète Terre. Notons d’ailleurs que saint François d’Assise (1181-1226), inspiration du nom choisi par le pape, est souvent considéré comme le « patron des écologistes », défenseur de la nature et ami des animaux. Voilà un pape dont le courage et l’audace – dans une institution vieille de 2000 ans et peu encline aux innovations – sont remarquables !

Certains suggèrent que c’est à l’âge du néolithique, lorsque les populations ont commencé à se sédentariser pour cultiver la terre, il y a à peu près 10 000 ans, que la relation des humains avec la nature a profondément évolué40. Nos ancêtres du paléolithique – les chasseurs-cueilleurs – vivaient de chasse, de pêche et de cueillette. Le corollaire du nomadisme, permettant de suivre les troupeaux dans leurs migrations, était une forme d’ascétisme. Il n’y avait aucun intérêt à accumuler des biens ou provisions excessives ; le critère de portabilité des objets était prioritaire. On peut donc supposer que les sociétés de cette période paléolithique vivaient dans un rapport de respect avec les autres espèces et d’adaptation à leur environnement. C’est évidemment une hypothèse très éloignée de la réalité de la société moderne dont les fondements reposent sur l’extraction et l’exploitation au profit de l’Homme.

Cette vision évolutive de la relation Homme-Nature comprend le mot nature dans sa signification extérieure (tout ce qui n’est pas humain et/ou production humaine). Il va de soi que la nature intérieure, la nature humaine, est partie prenante dans cette réflexion.

La relation avec votre nature intérieure, votre écosystème personnel, influence la relation que vous tissez avec la nature extérieure.

C’est bien pour cela que les chapitres sur la relation à soi et sur la relation aux autres précèdent celui-ci. En bref, cultiver une relation saine avec votre nature intérieure tend à soutenir une relation plus saine avec la nature extérieure. Et viceversa. Cultiver la relation avec la nature extérieure nourrit un sentiment d’humilité, de responsabilité et de gratitude. C’est même bénéfique pour la santé. Une étude fascinante41 sur les dossiers médicaux de prisonniers d’un pénitencier du Michigan dans les années 70 a prouvé que le contact visuel avec la nature suffit à procurer des effets positifs : ceux qui, par le hasard de l’architecture, étaient enfermés dans une cellule avec une vue vers un paysage naturel présentaient un risque de souffrir de problèmes de santé 24% moins élevé que ceux dont la fenêtre donnait sur un mur de briques. Les avancées scientifiques des dernières années démontrent clairement que le contact avec la nature est nécessaire à notre santé mentale. Les Japonais encouragent d’ailleurs la pratique du « shinrin-yoku » (« bain de forêt ») scientifiquement reconnue pour ses effets thérapeutiques. Inconsciemment, on retrouverait dans la nature ce qui a permis à notre espèce de survivre et d’évoluer depuis des millénaires. Ce lien avec la nature est à l’origine du concept de biophilie (du grec bio signifiant « vie », et philie signifiant « qui aime ») désignant l’amour viscéral des humains pour le vivant.

L’évolution de notre société nous aurait-elle déconnectés de ce lien profond avec la nature ? C’est une hypothèse très probable.

Relier tout en distinguant

 

Quand il s’agit de se figurer la nature, deux représentations dominent et s’opposent : l’une consiste à inclure totalement l’humain dans l’univers, l’autre les sépare.

L’anthropocentrisme met l’homme au centre du monde et le considère séparé de la nature. C’est une position de domination vis-à-vis de la nature. Le biocentrisme, c’est tout le contraire. À cette vision anthropocentrique dont les excès sont destructeurs s’oppose une vision inverse où la nature est sacralisée. Chaque être vivant, humain ou non, mérite respect et considération. L’homme n’est plus au sommet de la hiérarchie du vivant, mais fait partie du tout et n’a pas de place spécifique. Si tout être vivant a droit au respect, il n’y aurait pas de raison de choisir le camp des humains quand ils se trouvent menacés par d’autres espèces. Le biocentrisme est vraiment l’autre extrême… et, comme souvent, les positions extrêmes portent en elles des excès nuisibles.

L’une ou l’autre perception est, d’après le philosophe et sociologue Edgar Morin (né en 1921), le reflet d’une forme de paresse qui vise à simplifier une réalité complexe. Il invite à concevoir l’unidualité42 qui caractérise une relation à la fois d’implication et de séparation entre l’homme et la nature. Il s’agit donc de relier tout en distinguant. Voilà un exercice mental ardu pour une pensée binaire qui tend à dominer dans notre culture occidentale. En revanche, c’est une perspective plus proche du Taoïsme, courant de la pensée chinoise, qui se fonde sur l’existence d’un principe à l’origine de toute chose (appelé « tao ») et un sens des équilibres yin yang – à la fois distincts et reliés.

Nicole Huybens43, psychosociologue, intègre la pensée complexe d’Edgar Morin pour aborder la relation homme-nature à travers une vision écocentrique. L’écocentrisme propose une approche systémique qui inclut les espèces, les communautés d’êtres vivants et les écosystèmes. Cette vision s’appuie sur le constat scientifique que les éléments vivants (biotiques) et non vivants (a-biotiques) interagissent pour former un tout qui a sa cohérence propre. Protéger la biodiversité devient dès lors un enjeu prioritaire car si une espèce disparaît, c’est tout l’écosystème qui est déséquilibré. Ce déséquilibre rejaillit sur nous-mêmes, les êtres vivants. En insistant sur cette interdépendance des formes de vie au sein d’un tout complexe, Nicole Huybens nous invite à respecter les lois de la nature : « Contempler la beauté du monde, le penser comme un tout et harmoniser les conduites humaines aux lois de la nature sont les piliers de la vision écocentrique. »

Cette notion d’interdépendance est aussi présente dans la théorie Gaïa qui étudie toutes les interactions existantes au sein du système Terre. Cette théorie est une évolution de l’hypothèse Gaïa, avancée en 1970 par le climatologue anglais James Lovelock (né en 1919) et la microbiologiste américaine Lynn Margulis (1938-2011). Selon cette hypothèse controversée (aussi appelée hypothèse géobiochimique), la Terre serait un système physiologique dynamique, qui inclut la biosphère et dans lequel l’ensemble des êtres vivants formerait une sorte de super-organisme – appelé Gaïa – réalisant l’autorégulation de ses composants pour favoriser la vie. Or cette capacité d’autorégulation préservant les conditions propices à la vie serait mise en péril par le réchauffement climatique. Les théories issues de cette hypothèse Gaïa présentent un pronostic alarmant quant à l’avenir de la biosphère et donc de notre espèce. Comment faire face à la crise environnementale planétaire ?

Comment accélérer les changements nécessaires ? Comment passer de la prise de conscience à l’action ? Et vous, vous faites quoi ?

Portez votre attention vers le moment présent pour vous poser ces quelques questions :

  • Quand est-ce la dernière fois que je me suis émerveillé face à la nature ?
  • Quels sentiments dominent lorsque je suis en pleine nature ?
  • Quelle place occupent les enjeux environnementaux dans mes réflexions quotidiennes ?
  • Ai-je déjà abordé la question environnementale avec mon équipe ?
  • Si ce n’est pas le cas, qu’est-ce qui me freine ?
  • Si c’est le cas, comment est-ce perçu par la plupart des collaborateurs ?

Consensus scientifique, des faits et des chiffres

 

Dans le monde professionnel, le pragmatisme est de mise. J’ai observé dans ma carrière combien les faits – réels et vérifiés – étaient le plus souvent à la source des décisions prises. Admettons donc que, en tant que leader, vous êtes sensible aux faits, aux données, aux informations vérifiées. La résilience invite à la lucidité ; c’est en comprenant une situation, avec le plus de justesse possible, que l’on peut décider de la stratégie à adopter pour rebondir, changer de trajectoire et trouver un nouvel élan. Alors ouvrons les yeux, non pas pour nous laisser envahir par le désespoir ou la culpabilité, mais au contraire pour profiter de notre influence – petite ou grande –et choisir d’aller dans le sens du futur.

En matière d’environnement, le constat est alarmant. Le consensus scientifique ne laisse guère de doute sur un réchauffement climatique dont les conséquences peuvent être dramatiques. L’utilisation et l’exploitation mondiale des ressources naturelles ont progressé à un rythme effroyable depuis les années 50 ; les modes de production, nos modes de vie et plus généralement notre modèle de société ont entraîné des perturbations globales massives : réchauffement planétaire, acidification des océans, chute de la biodiversité (sur terre comme en mer). Le GIEC44 affirmait dès 2014 que les émissions de gaz à effet de serre générées par la croissance économique et l’augmentation de la population sont responsables de ces dérèglements climatiques.

« Il est désormais certain à 99,9% que l’homme est la première cause du réchauffement climatique » conclut une étude publiée en 2018 dans la revue Science45. Le dernier rapport du GIEC paru le 9 août 2021 le confirme : « Il est incontestable que l’influence humaine a réchauffé l’atmosphère, les océans et les terres. »

La prise de conscience accrue quant à ce phénomène ne laisse plus de place au déni. Pourtant, certains nient l’existence d’un changement climatique ou l’admettent mais refusent de considérer qu’il est le résultat des activités humaines ou qu’il y aura des conséquences dommageables. Ce sont les climatosceptiques. Difficile d’entendre leurs discours populistes, égoïstes et très souvent simplistes. Une étude récente46 sur un échantillon large (30 pays, plus de 24 000 personnes interrogées) conclut que 8% de la population ne croit pas au réchauffement climatique. Nettement plus préoccupant : 23% doute des causes humaines et donc de notre responsabilité. L’étude conclut à une moyenne de 31% de climatosceptiques dans le monde, particulièrement présents aux États-Unis, en Chine, en Arabie saoudite, en Australie et en Norvège !

En 2015, l’Accord de Paris47 (adopté lors de la COP21, conférence de Paris sur le climat) formalise une réponse mondiale à la menace du changement climatique ; cette déclaration d’intention (non contraignante juridiquement), signée par plus de 195 pays, vise à maintenir à l’horizon 2100 l’augmentation de la température mondiale à un niveau inférieur à 2°C par rapport aux niveaux préindustriels et à poursuivre les efforts pour le limiter à 1,5°C. Un demi-degré qui fait toute la différence car il augmenterait sensiblement le nombre de réfugiés climatiques, de décès, les problèmes sanitaires causés par la chaleur, les risques de maladies comme la malaria et la dengue, les sécheresses, les fortes précipitations, etc.

Pour atteindre cet objectif, concrètement, il faudrait que les émissions de CO2 chutent de 45% d’ici à 2030. La tendance actuelle mène vers un réchauffement de plus de 3°C d’ici à 2100. Il y a donc urgence ! Le Président chinois Xi Jinping a annoncé en septembre 2020 viser la neutralité carbone d’ici à 2060. Cela signifie qu’à cette date son pays ne devra pas émettre plus de gaz à effet de serre que ce qu’il absorbe par le biais de plantations d’arbres ou de technologies pour capturer le CO2. D’autres pays, tels que le Royaume-Uni, le Japon ou les États-Unis (sous la présidence de Joe Biden) mais aussi l’Union européenne se sont également engagés afin d’atteindre cette neutralité carbone en 2050.

En décembre 2019, Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a dévoilé le plan ambitieux de l’Europe en matière d’environnement : Le « European Green Deal » ou EGD48 (« Pacte vert pour l’Europe ») propose une approche systémique basée sur une croissance économique dissociée de l’exploitation des ressources. En juillet 2021, un arsenal de mesures législatives a été annoncé, incluant notamment la fin des voitures à essence et une taxe kérosène dans le secteur aérien. L’objectif d’ici à 2050 est d’être le premier continent neutre pour le climat (« carbon neutral »), avec d’ici à 2030 une réduction de 55%49 des gaz à effet de serre. Cette feuille de route indique un cap vers une économie durable, équitable et inclusive.

Après des décennies de croissance économique évaluée d’après des indicateurs macroéconomiques réducteurs (PNB) qui ignorent complètement les externalités négatives (impact social ou environnemental), la crise est double : les gains économiques ne profitent qu’à certains et laissent trop de laissés-pour-compte ; en parallèle, l’impact des activités humaines sur le climat et la biodiversité pose un risque réel à la survie de notre espèce. Au-delà d’une vision responsable, le « Pacte vert pour l’Europe » inclut une série de mesures opérationnelles pour passer d’une économie extractive à une économie régénérative. Le plan d’action est destiné à promouvoir une économie propre et circulaire tout en restaurant la biodiversité et réduisant la pollution. L’Union européenne prévoit aussi un soutien financier et une assistance technique pour aider ceux qui seront le plus touchés par la transition vers une économie « verte ». Sans ignorer les failles ou manquements d’une Europe qu’on aimerait souvent plus solide et plus unifiée, j’applaudis cette initiative qui révèle le meilleur côté de cette institution. Lorsque l’intelligence et la créativité sont mises au service d’une cause globale, l’espoir renaît.

D’après l’organisme spécialisé Climate Action Tracker50, si toutes ces promesses sont tenues, le réchauffement pourrait être contenu à 2,1°C d’ici la fin du siècle – soit pas loin mais au-delà de l’ambition de l’Accord de Paris. Mais que valent des promesses à trente ou quarante ans ?

Génération Greta Thunberg

 

En août 2018, une jeune fille de 15 ans convainc ses parents de l’urgence climatique et décide de sensibiliser le gouver nement de son pays sur ces questions. Elle s’installe devant le Parlement et y passe ses journées avec une pancarte indiquant « grève scolaire pour le climat ». Greta Thunberg (née en 2003), jeune fille suédoise, ignore à ce moment-là que ce mouvement qu’elle démarre va prendre une ampleur planétaire et mobiliser la jeunesse aux quatre coins du globe. Les « Fridays for Future » (« Vendredis pour le futur ») – manifestations organisées par les jeunes – se mettent en place rapidement et bénéficient d’un écho médiatique immense. Greta Thunberg devient le symbole de toute une jeunesse consciente des enjeux et résolue à faire bouger les décideurs.

 

Invitée à rencontrer la plupart des chefs d’État, prenant la parole à de multiples conférences internationales dont le Sommet des Nations Unies pour le Climat à New York en 2019, Greta pointe du doigt la responsabilité des leaders qui font trop peu au regard de l’urgence. Elle les interpelle sans détour et avec fougue. On se souvient de son regard foudroyant lors du discours intense qu’elle donna aux Nations Unies à New York en 2018 « H ow dare you ? » (« Comment osez-vous ? »). Son style direct ne cachant rien de la colère quant à l’inaction politique lui ont valu autant d’encensements que de critiques. Quoi qu’on en pense, Greta Thunberg aura été le catalyseur d’une prise de conscience sans précédent et aura stimulé une vague d’engagements absolument extraordinaire auprès des jeunes. Ces jeunes qui, demain peut-être, seront vos collaborateurs. Ces jeunes qui sont les leaders du futur et qui veulent un monde plus responsable. Le Magazine TIME l’a élue Personnalité de l’année en 2019.

De la prise de conscience à la prise de responsabilité, les entreprises en démarche

 

La notion de Responsabilité sociétale des entreprises ou RSE (aussi appelée Responsabilité sociale des entreprises) est une traduction du terme anglo-saxon Corporate Social Responsibility (CSR). Cela désigne la prise en compte volontaire par les entreprises des enjeux économiques, sociaux, environnementaux et éthiques dans leurs activités. Une entreprise qui pratique la RSE a donc l’objectif d’avoir un impact positif sur la société, de respecter l’environnement tout en étant économiquement viable. Ce savant équilibre se construit en partenariat avec ses parties prenantes c’est-à-dire ses collaborateurs, ses clients, ses fournisseurs et ses actionnaires. De façon volontaire, l’entreprise met alors en place des bonnes pratiques ; le modèle de business peut être remis en question pour le rendre compatible avec la lutte contre le changement climatique ou une gestion durable des ressources. La RSE, c’est une nouvelle vision du rôle de l’entreprise et de sa responsabilité dans la société. Cette démarche RSE, bien que volontaire, est de plus en plus incitée voire rendue obligatoire par certaines lois. En France, par exemple, la loi Pacte (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) consacre en 2019 un socle minimal légal d’intégration de ces dimensions RSE dans la conduite des affaires. En avril 2021, la Commission européenne a adopté la proposition de CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive51) qui vise à harmoniser dans les prochaines années le reporting en matière de RSE et à l’étendre à plus d’entreprises européennes dans la perspective de faciliter les investissements sur des critères ESG (Environnement, Social, Gouvernance). Dans une perspective de croissance sans limite, nous avons atteint des degrés de prélèvement des ressources, de pollution et de déchets sans précédent. L’état des connaissances actuelles montre combien le modèle économique standard n’est pas tenable. Notre vision de la croissance est erronée puisque les mesureurs ne tiennent pas compte de l’impact négatif de l’activité économique – ce qu’on appelle « les externalités négatives » comme la pollution, l’appauvrissement des sols ou encore les conséquences dévastatrices de la déforestation. Nulle trace dans la comptabilité classique du coût pour l’environnement (et donc pour la société). Prenons l’exemple du pétrole : son prix sur les marchés reflète le coût d’extraction mais n’intègre pas le coût de « fabrication naturelle » de cette substance – les millions d’années nécessaires pour que la matière organique se transforme en pétrole. Les arguments en faveur d’une économie régénérative sont de plus en plus nombreux.

Le modèle régénératif, inspiré par les organismes vivants observés dans la nature et guidé par un principe de collaboration plutôt que de compétition, promeut une économie locale, une économie d’usage et une économie circulaire.

Certains exemples52 sont éloquents pour illustrer la pertinence d’une économie d’usage (aussi appelée économie fonctionnelle). En Europe, une voiture est garée et donc inutilisée en moyenne durant 92% de son temps de vie, 31% de l’alimentation est gaspillée et l’espace de bureau est occupé 35 à 50% du temps même durant les heures de travail (à noter : ces statistiques ont été établies avant la pandémie). L’économie circulaire vise quant à elle la réduction, la réparation, la réutilisation, la redistribution et le recyclage des produits et ce, dès leur conception. Le plastique est un bon exemple. Grâce à des innovations en matière de nettoyage, d’emballages intelligents ou de traitement des déchets, on peut drastiquement réduire, réutiliser ou mieux gérer les déchets plastiques. De nouveaux mouvements voient le jour, comme « Circular Economy Switzerland53 » et tendent à fédérer les entreprises privées et les organisations politiques autour de cet objectif commun : rendre l’économie plus circulaire. 

Alors que les actions pour lutter contre le réchauffement climatique se multiplient, les débats se poursuivent aussi autour de cette question environnementale dont les enjeux sont politiques, sociaux, économiques, technologiques, sanitaires et éthiques. À part les climatosceptiques cités plus hauts ou les ignorants, plus personne ne peut prétendre « ne pas savoir ». Un nombre croissant de citoyens se mobilisent et les écogestes se multiplient : respecter le tri des déchets, éteindre les lumières inutiles, privilégier la mobilité douce, acheter en vrac pour éviter les emballages, utiliser le chauffage de façon plus pertinente, réduire la consommation d’eau, etc. C’est louable et nécessaire, mais évidemment pas suffisant. Dans ce combat, il va falloir actionner la tripartite – pouvoir politique/pouvoir citoyen/pouvoir des entreprises – pour accélérer la transformation.

Les entreprises peuvent jouer un rôle de premier plan dans ce combat climatique. En tant que leader, quel que soit votre périmètre d’influence, vous pouvez contribuer à cette démarche collective. Le monde professionnel, vivier d’intelligences multiples et de créativité, a une part importante à jouer dans cette course contre la montre.

De plus en plus d’entreprises prennent l’engagement de tendre vers la neutralité carbone d’ici à 2050 – en consommant moins d’énergies fossiles et en compensant ce qui ne peut être supprimé. Sous l’égide des Nations Unies, la campagne « UN Race to Zero54 » (littéralement « la course vers zéro ») suit de façon scientifique ces initiatives issues entre autres des mondes professionnel, politique (villes, états, régions), financier et académique. Cette coalition représente 708 villes, 23 régions, plus de 2000 entreprises, 127 des plus grands investisseurs et 571 institutions académiques. Collectivement, ces acteurs couvrent aujourd’hui 25% des émissions globale de CO2.

Lorsque de grandes entreprises prennent des décisions structurelles et structurantes positives pour le climat, ça fait bouger les lignes !

Un des leaders de l’assurance et de la gestion d’actifs dans le monde, le groupe AXA fait figure d’exemple : en 2019, le groupe a annoncé une ambitieuse stratégie sur le climat incluant des objectifs alignés avec l’Accord de Paris. Concrètement, le groupe s’engage à orienter les flux financiers vers des investissements dont le « potentiel de réchauffement » est inférieur à la limite de 1,5°C d’ici à 2050. Opérant dans une économie très intensive en énergies fossiles, AXA développe avec des experts55 des mesureurs et méthodologies pour pouvoir évaluer le « potentiel de réchauffement » de ses actifs et prendre les décisions d’investissement/ désinvestissement qui s’imposent.

Dans le secteur alimentaire, Danone est aussi déterminé à mener une transition complète vers une économie zéro-carbone. L’objectif de neutralité carbone d’ici à 2050 concerne l’ensemble de la chaîne de valeur ; cela rend Danone responsable des émissions de gaz à effet de serre du cycle de production, depuis les fermes jusqu’aux milliards de consommateurs dans le monde. Comment y parvenir ? D’une part en réduisant les émissions, d’autre part en transformant les pratiques agricoles, en éliminant la déforestation de leur chaîne d’approvisionnement et, enfin, en compensant les émissions qui subsistent.

Les exemples d’entreprises en démarche sont nombreux et sources d’espoir. Ce ne sont pas que des multinationales ou méga-organisations. De nombreuses PME sont aussi dirigées par des leaders, peut-être vous, qui contribuent à cet effort collectif.

« Les petits ruisseaux font les grandes rivières »

Ovide

Vos actions pour le climat peuvent inspirer votre équipe. En choisissant par exemple de venir au bureau à vélo plutôt qu’en voiture, en décidant de n’imprimer que sur papier recyclé (ou plus du tout) ou en évitant le système de climatisation, vous sensibilisez vos collaborateurs. Lorsque ces actions sont complètement intégrées dans votre stratégie, alors vous démultipliez l’impact de vos efforts.

En Angleterre, 75% de la population estime que le monde du business a une responsabilité en matière de protection de l’environnement56. En automne 2021, un quasi-séisme pourrait bien avoir lieu outre-Manche ! Ce pays pourrait devenir le premier du monde à ratifier une loi obligeant toutes les entreprises à opérer d’une façon bénéfique non seulement pour les actionnaires mais aussi pour toutes les parties prenantes, y compris le climat ! Ce projet de loi (« The Better Business Act ») ouvre la voie à un nouveau paradigme : chaque société commerciale, petite ou grande, serait responsable de son impact social et environnemental. Les décisions prises devront intégrer cette perspective multifactorielle, plus que de ne considérer – comme c’est encore bien trop souvent le cas – que l’intérêt des actionnaires. Selon cette loi, chaque entreprise devra partager dans un rapport officiel des indicateurs relatifs à son impact sur les personnes, sur la planète et sur le profit. Soutenu par plus de 500 entreprises (comme The Body Shop, Waitrose, Innocent ou Patagonia), ce projet de loi a été lancé par B Lab UK, association qui réunit en Angleterre la communauté croissante des entreprises qui ont obtenu la certification B Corp.

Depuis 2006, le mouvement B Corp réunit les entreprises qui veulent faire du business une véritable force pour le bien commun, en poursuivant l’objectif des trois P – intégrant les personnes, la planète et le profit. La certification B Corp, validée via un questionnaire très exigeant (le BIA : Benefit Impact Assessment), est octroyée aux entreprises qui intègrent dans leur modèle d’affaires et dans leurs décisions des objectifs sociaux, sociétaux et environnementaux. Les B Corps ont l’ambition d’être les meilleures pour le monde plutôt que les meilleures au monde. Difficile de ne pas louer cette intention.

Rose Marcario, ancienne CEO de la marque de vêtements d’extérieur Patagonia, a été une des pionnières à rejoindre ce mouvement. Dès son arrivée dans la société en 2008, elle a évalué les procédés de production de Patagonia et a pris des mesures drastiques pour en réduire l’impact négatif sur l’environnement, en éliminant par exemple les déchets et en réduisant les matériaux d’emballage. Elle estime que le mouvement B Corp est essentiel car le business ne sert pas que les intérêts des actionnaires, mais a aussi une responsabilité envers la communauté et envers la planète. Les valeurs et aspirations de la communauté B Corp sont intégrées dans une « D éclaration d’Interdépendance » signée par les entreprises certifiées qui, conscientes de l’interdépendance qui nous lient,

s’engagent à agir de façon responsable envers l’ensemble des parties prenantes et envers les générations futures. Pour obtenir la certification B Corp, les entreprises doivent amender leurs statuts pour exiger de la part du conseil d’administration la prise en compte d’un équilibre entre profit et mission. Cette structure légale s’appelle la « Benefit Corporation » aux États-Unis, la « Società Benefit » en Italie et a inspiré en France la qualité de « Société à mission ».

Des leaders courageux et déterminés à passer de l’intention à l’action ont embarqué leurs équipes dans cette démarche. Près de 4000 sociétés, dans 74 pays, ont été certifiées à ce jour. Bien souvent, ce sont des PME mais certaines multinationales s’engagent activement dans cette voie. Danone a procédé à la certification B Corp de plusieurs de ses entités. Ben & Jerry, filiale de Unilever, est aussi une B Corp.

La Banque suisse Lombard Odier, qui compte 2500 collaborateurs dans le monde, est depuis 2019 une entreprise B Corp déterminée à conjuguer les objectifs financiers avec une mission sociétale. Plus qu’une déclaration, c’est un engagement de respect de critères de soutenabilité dans leurs investissements et de transparence par rapport au suivi des indicateurs d’impact. La Banque promeut une économie circulaire, efficiente, inclusive et propre.

Cette stratégie serait-elle un coup de communication ou du « green washing » (« blanchiment écologique ») ? Si tel est votre sentiment, détrompez-vous. La certification B Corp, valable 36 mois, n’est octroyée qu’après un examen minutieux par des bureaux indépendants qui s’assurent de l’obtention des points nécessaires sur la base d’un questionnaire très exigeant d’environ 200 questions – le Benefit Impact Assessment cité plus haut

Peut-on conjuguer écologie avec profit ?

Économie et écologie sont souvent perçues comme deux notions opposées. Elles ont pourtant le préfixe « éco » en commun (du grec, oikos), qui renvoie à la gestion de la maison. Réconcilier économie et écologie est une nécessité impérieuse afin de fédérer l’ensemble de la société autour des enjeux sociaux et environnementaux actuels.

Un des premiers à envisager l’écologie à travers une perspective de profitabilité, Bertrand Piccard, est convaincu que résoudre la crise climatique se fera à travers la diffusion de technologies innovantes et efficientes qui convaincront les gouvernements et les entreprises à agir. À travers la Fondation Solar Impulse, plus de 1000 solutions « propres et profitables » ont été sélectionnées et évaluées par un panel d’experts indépendants. Du logiciel de suivi de votre empreinte carbone au système de réparation de plastiques usagés, des fermes verticales à la machine à laver les couches-culottes réutilisables, ces innovations issues du monde entier couvrent tous les secteurs. Rassemblées dans un guide57 disponible en ligne depuis avril 2021, les solutions vérifiées peuvent être déployées à large échelle. De façon pragmatique et pratique, cette initiative veut donner aux dirigeants politiques et économiques des outils pour atteindre les objectifs de neutralité carbone.

Ces exemples concrets et tendances disruptives génèrent une prise de conscience collective. C’est la nécessaire étape pour accélérer la transition vers un nouveau modèle économique, intégrant l’impact social et environnemental. Notre défi à tous est de prendre part à cette transformation.

Leader acteur

En tant qu’être humain, nous avons cette capacité extraordinaire de faire des choix conscients. J’insiste souvent sur cette notion de choix conscients qui souligne notre liberté. En conséquence du développement de sa conscience, l’humain est responsable de ses actes. Dans son sens originel, la responsabilité fait valoir la capacité de réponse (response-ability).

Quel que soit votre secteur d’activité ou la taille de votre entreprise – petite boutique, PME ou multinationale – vous avez un rôle à jouer dans la lutte contre le réchauffement climatique. Il en va de l’avenir des générations futures mais aussi de la survie de votre entreprise dans une économie zéro carbone.

L’ampleur des défis exige des leaders de reconnaître leur part de responsabilité dans la situation observée aujourd’hui. Ainsi, le leadership est face à un défi de taille : accélérer la transformation des entreprises pour faire émerger un modèle économique où l’environnement est partie prenante. Le temps où la responsabilité du leader se limite à maximiser les profits est révolu. À vous de choisir : subir ou agir ?

Les initiatives environnementales, les « écogestes », fleurissent dans les entreprises. Inciter au covoiturage, consommer local, supprimer les gobelets en plastique à la machine à café, favoriser les procédés industriels moins polluants sont autant d’actions utiles. Au-delà de ces actions du quotidien, les leaders acteurs sont amenés aujourd’hui à devenir activistes, influenceurs et inspirants.

Tel qu’illustré plus haut par le projet de loi Better Business Act en Angleterre, les dirigeants d’entreprise peuvent faire pression pour imposer une législation plus contraignante en matière de protection sociale et environnementale.

Via les associations professionnelles ou les chambres de commerce, les entreprises d’une branche d’activité ont le pouvoir d’exercer une influence sur les pouvoirs publics. En maîtrisant la chaîne d’approvisionnement, il vous appartient d’exiger des fournisseurs d’évaluer leur impact sur le climat et de choisir ceux qui sont dans cette démarche. Enfin, pour renforcer votre impact, communiquer vos efforts en matière environnementale est une façon d’inspirer d’autres leaders à prendre ces mesures. Peter Brabeck-Letmathe souligne bien dans son livre58 combien la responsabilité sociale d’une entreprise, ce n’est pas distribuer des dons humanitaires ou culturels après avoir maximisé les profits. « On endosse cette responsabilité en intégrant dans la stratégie entrepreneuriale la création de valeurs pour tous. »

« Le courage est la première des vertus car elle rend possible toutes les autres »

Aristote

Être un leader acteur du changement exige courage et détermination. Ce n’est pas la voie la plus facile puisqu’elle intègre une réalité multifactorielle, mais c’est la voie résiliente – celle qui élève et contribue au bien commun.

Pour cultiver votre engagement, échanger avec d’autres qui partagent vos convictions est extrêmement utile. Des associations professionnelles réunissent les dirigeants convaincus de l’urgence de transformer le modèle économique vers un système plus soutenable et respectueux de la planète. Le réseau Regenerative Alliance59, lancé en 2020, soutient les leaders du secteur privé ou public – à travers toutes les industries – dans cette transition vers une économie régénérative. En créant un espace d’échanges entre pairs et inspirés par des experts, cette communauté mise sur l’intelligence collective et la collaboration entre ses membres. La transformation du monde économique est en marche, accélérée par des leaders de plus en plus conscients du devenir du monde. À la lumière des connaissances actuelles, libre à vous de considérer votre relation à l’environnement comme une opportunité dynamique d’enrichissement mutuel. En élargissant vos responsabilités professionnelles pour y intégrer une perspective sociale et environnementale, vous donnez à votre leadership une tout autre envergure. Et soudainement, la question du sens de votre activité professionnelle touche votre coeur de leader !

Portez votre attention vers le moment présent pour vous poser ces quelques questions :

  • Est-ce que, dans mon quotidien professionnel, je réfléchis à l’impact sur l’environnement quand je prends des décisions ?

  • Que pourrais-je envisager pour être un leader acteur plus engagé ?

  • Quels sont les écogestes que j’ai mis en place dans mon équipe ?

  • Avons-nous une politique de RSE ?

  • Est-ce que nous intégrons des critères d’impact environnemental dans le choix de nos fournisseurs ?

  • Est-ce que je communique régulièrement auprès des équipes et vers l’extérieur au sujet de nos engagements climatiques ?

35 F. WHITE, “The Overview Effect – Space exploration and human evolution”, AIAA (1998).
36 “Pale Blue Dot” est le nom donné par l’astronome américain Carl Sagan (1934-1996) à une photo de la Terre prise le 14 février 1990 depuis le vaisseau spatial Voyager 1 à une distance d’environ 6 milliards de kilomètres.
37 P. DESCOLA, Par-delà nature et culture, Gallimard (2006).
38 Lettre encyclique Laudato Si’ du Saint-Père François sur la sauvegardede la Maison Commune, juin 2015, disponible en ligne : https://www.vatican. va/content/francesco/fr/encyclicals/documents/papa-francesco20150524_enciclica-laudato-si.html
39 J. BASTAIRE, « L’exigence écologique chrétienne », Études, vol. tome 403, n°9, pp. 203-211 (2005).
40 J. DELORD, « L’extinction d’espèce : Histoire d’un concept & enjeux éthiques », Publications scientifiques du Muséum (2010).
41 H. FRUMKIN, “Beyond toxicity – human health and the natural environment”, American journal of preventive medicine, num 20, pp. 234-240 (2001).
42 E. MORIN, La méthode IV. Les idées : leur habitat, leur vie, leurs moeurs, leur organisation, Seuil (1991).
43 N. HUYBENS, La forêt boréale, l’éco-conseil et la pensée complexe. Comprendre les humains et leurs natures pour agir dans la complexité, Éditions universitaires européennes (2010).
44 GIEC : Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.
45 C.Z. ZOU, F. J. WENTZ, S. SOLOMON, G. PALLOTTA, “Human influence on the seasonal cycle of tropospheric temperature”, Science, vol.361; n°6399 (2018).
46 Obs’COP 2020, étude consultable en ligne : https://www.edf.fr/observatoire-international-climat-resultats/fr/2020
47 COP21, « Adoption de l’Accord de Paris, Décision 1/CP.21 », Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, UNFCCC (2015).
48 European Green Deal – https://ec.europa.eu/info/strategy/priorities-2019-2024/european-green-deal_fr
49 https://www.climate-kic.org/news/eus-fit-for-55-to-spur-policyinnovation-for-climate-action/
50 Climate Action Tracker est une analyse scientifique indépendante qui suit les actions gouvernementales et les progrès en vue de réaliser l’objectif de l’Accord de Paris.
51 https://ec.europa.eu/info/publications/210421-sustainable-financecommunication_fr#csrd
52 Ellen MACARTHUR Foundation, “Growth within: a circular economy vision for a competitive Europe”, SUN, McKinsey & Co (2015).
53 https://circular-economy-switzerland.ch/
54 UN Race to Zero – https://unfccc.int/climate-action/race-to-zerocampaign
55 AXA est par exemple membre de la « UN-convened Net-Zero Asset Owner Alliance » – fondée en 2019 – et comptant 37 investisseurs institutionnels majeurs fédérant leurs forces afin d’accélérer d’ici à 2050 la décarbonisation de leur portefeuille (ensemble plus de 5,7 trillions de dollars), mesurer et rapporter les progrès tous les cinq ans.
56 Recherche par BBA – https://betterbusinessact.org/
57 Solar Impulse Foundation – site internet et consultation des solutions : https://solarimpulse.com/efficient-solutions
58 P. BRABECK-LETMATHE, Ascensions, Favre, 2020.
59 Regenerative Alliance – www.regenerative-alliance.org
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